L’artiste : le frère Hugo
Jeune moine résidant à Oignies, maître en orfèvrerie et frère cadet des fondateurs du prieuré, Hugo va déployer son immense talent pour constituer un véritable Trésor.
L’étude scientifique de sa production a montré qu’il était manifestement instruit et qu’il avait pu profiter des enseignements de différents maîtres, notamment en orfèvrerie. Il a probablement suivi un apprentissage dans des ateliers comme il en existe alors sur la Meuse, à Namur ou à Liège.
Créant son propre atelier à Oignies, frère Hugo excelle dans la production d’objets de style mosan, un style qui s’est épanoui dès le Xe siècle tout au long du fleuve, de Maastricht à Verdun. Les premières pièces du Trésor réalisées par Hugo remontent à 1227–1228. On y perçoit clairement l’influence grandissante du gothique, une nouvelle forme d’art sans doute découverte lors d’un passage à Cambrai. Hugo apparaît comme l’un de ces témoins charnières qui voient basculer le monde d’une époque à une autre. Sa dernière œuvre remonte à 1238 environ. Après sa disparition – dont la date exacte est ignorée –, son atelier poursuivra le travail d’enrichissement du Trésor d’Oignies.
Hugo d'Oignies, Evangéliaire ou Lectionnaire d'Oignies, après 1228- vers 1230.
Le frère Hugo a laissé deux autoportraits à la postérité, dont celui-ci, à l’intérieur même du livre des saintes écritures du prieuré d’Oignies.
Hugo d'Oignies, Calice dit de Gilles de Walcourt, 1228.
Sous les motifs niellés du pied de ce calice, le frère Hugo a indiqué qu’il est bel et bien l’auteur de cet objet.