L’inspiratrice et le mécène
En 1207, Marie, une jeune Nivelloise, s’installe dans un béguinage proche du prieuré d’Oignies. Elle vient y chercher le recueillement après avoir vécu dans une léproserie avec son mari durant plusieurs années. Partageant la vie des malades et se distinguant par son intense vie spirituelle, elle est devenue une personnalité en vue. Nombreux sont ceux qui viennent l’écouter ou la consulter. Son installation au béguinage ne passe donc pas inaperçue…
L’année suivante, Jacques de Vitry, un théologien venu de Reims, vient rencontrer Marie. Frappé par la personnalité mystique de la jeune femme, il décide de demeurer à ses côtés, devenant aussi son confesseur. C’est Marie qui le convainc d’intégrer la communauté d’Oignies. Ayant accédé à la prêtrise, il réside toujours à Oignies lors du décès de Marie, survenu après une longue maladie en 1213. Trois ans plus tard, il édite une Vie de la bienheureuse Marie d’Oignies, qui va contribuer à asseoir le culte à la disparue. Rapidement, des pèlerins prennent le chemin du prieuré d’Oignies où a été placé son sarcophage.
Après avoir quitté la communauté d’Oignies pour assumer des fonctions plus prestigieuses, Jacques de Vitry ne délaissera pas le prieuré.
Sainte Marie d'Oignies, gravure du XVIIe siècle.
Extrait de B(eata) Maria Oigniacensi in Namurcensi Belgii dioecesi. Comentarius pravius, dans Acta Sanctorum, juin, t.5, Paris-Rome,1867, p.544a.
D’après une image religieuse devant favoriser son culte, la bienheureuse Marie d’Oignies – ou de Nivelles - est représentée en priant, face à la lumière divine.
Art mosan, Sarcophage trapézoïdal de Marie d'Oignies, début du XIIIe siècle (?), pierre calcaire, 30 x 203 x 52 cm.
Namur, TreM.a (Musée des Arts anciens du Namurois-Trésor d’Oignies), Coll. Société archéologique de Namur, inv.n°22.
Le sarcophage de Marie d’Oignies, de style mosan, relativement sobre avec les motifs végétaux qui constituent toute son ornementation. Il s’agit d’une commande de Jacques de Vitry. Le corps de Marie, décédée en juin 1213, y sera déposé en 1226 ou 1228.
Marminia et E. Borne, Le cardinal Jacques de Vitry sur son lit de mort, gravure.
Extrait de De B(eatae) Maria Oigniacensi in Namurcensi Belgii dioecesi. Appendix dans Acta Sanctorum, juin, t.5, Paris-Rome, 1867, p.582b.
Vêtu de ses habits sacerdotaux, Jacques de Vitry, le pourvoyeur du Trésor d’Oignies, sur son lit de mort, tel qu’il est représenté sur cette gravure.